Ar gouel houarn

Publié le par Arzhmael

A-berzh Denis Crouan Par Denis Crouan ...

 

DÉCIDÉS À NE RIEN FAIRE
 

Au lendemain de Vatican II, une grande partie de l'épiscopat français ne comprenait que de "théologiens amateurs" - selon l'expression de Mgr Pozzo -.
Ce sont ces "amateurs mitrés" qui ont laissé se propager des idées qui n'avaient de "conciliaires" que le nom. Ce sont eux également qui ont encouragé des pratiques liturgiques et catéchétiques qui n'avaient de "catholiques" que le label.
On reste interdit lorsqu'on compare ce que disait le Concile avec ce qu'ont enseigné nos évêques: c'est en vain qu'on cherche une quelconque correspondance, un quelconque rapport entre Sacrosanctum Concilium et les instructions données aux prêtres par les évêques français. Toutes les déclarations de notre épiscopat faites depuis Vatican II pour mettre la réforme liturgique en oeuvre ne sont que des textes faibles, sans envergure, très approximatifs qui n'ont aucune portée théologique et ne précisent jamais comment le missel romain approuvé par Paul VI doit être mis en oeuvre dans les paroisses.
Avec le recul, on voit que ces évêques de l'immédiat après-concile n'avaient pas les lumières qu'il fallait pour comprendre les enjeux du Concile. Bien qu'ayant tous été formés avant le Concile...
Ce sont ces mêmes évêques français peu versés en théologie qui ont par la suite placé aux postes clés des diocèses des responsables - prêtres et laïcs - qui n'avaient qu'un objectif en vue: substituer leurs idées personnelles aux enseignements de l'Eglise.
Des idées personnelles qui, comme on sait, conduiront à une véritable dévastation de la liturgie et de la catéchèse.
Force est de constater que jamais au cours des années qui ont suivi le Concile on a entendu les évêques de France élever la voix pour corriger ce qui devait être corrigé ou pour encourager ce qui devait être encouragé. Jamais on ne les a vu donner le bon exemple. Au contraire: on a constaté chez eux un "grand silence" qui n'était pas celui des Chartreux mais celui de la complaisance et de la peur dont ont profité les idéologues du "para-concile" - ceux dont parle le Cardinal Biffi - pour asseoir leur pouvoir dans les diocèses et les paroisses.
Aujourd'hui, ce sont souvent ces mêmes idéologues - ou leurs élèves - qui sont encore aux postes importants dans les diocèses: ce sont eux qui nomment les curés, les vicaires épiscopaux, les laïcs "animateurs de zones"... Ce sont eux qui ont poussé sur le devant de la scène certains clercs - et parmi eux, des évêques - rompu à cette herméneutique de rupture dénoncée par Benoît XVI et que tout simple fidèle catholique sait être étrangère au message évangélique.
Celui qui étudie l'histoire de l'Eglise en France ces 40 dernières années constatera donc que les diocèses ont été "contrôlés" (le terme convient mieux que "dirigés") par des pasteurs dont les connaissances théologiques étaient faibles et dont la fidélité à Rome était loin d'être évidente, mais qui ont reçu un pouvoir à l'aide duquel ils ont pu se coopter les uns les autres pour entretenir des structures qui ne servent qu'à les protéger car sans elles ils ne sont rien. Tout le monde peut aussi constater que ces clercs auront été les champions de l'esquive: à l'aide de déclarations et d'agitation, de réunions et de projets, ils se sont employés à camoufler les vrais problèmes afin d'éviter d'avoir à aborder les questions de fond, surtout lorsqu'il s'agit de liturgie.
Dans l'Eglise de France, tout est donc verrouillé de l'intérieur, comme fut verrouillée l'URSS au temps du communisme triomphant. Les enseignements conciliaires et les orientations données par les Pontifes romains - aujourd'hui Benoît XVI - se heurtent inévitablement à des fins de non-recevoir ou à des silences. Et les évêques de France, pour éviter d'avoir à assainir une situation qu'ils ne contrôlent plus et à corriger les erreurs qu'ils commettent eux-mêmes lorsqu'ils célèbrent la liturgie, préfèrent donner le change en accordant parcimonieusement la forme "extraordinaire" du rite romain aux fidèles qui la demandent. On se donne bonne conscience comme on peut. Tant pis pour les fidèles...

Publié dans Frañsia

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