AVEC BEAUCOUP DE REVERENCE
Sur le site internet "Benoît-et-moi" on trouve la traduction d'une lettre du Cardinal Ratzinger datant de 1998. Celui qui était alors Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi répondait à un prêtre lui reprochant certaines déclarations faites dans un discours prononcé à Fontgombault à l'occasion du dixième anniversaire du Motu Proprio Ecclesia Dei. Le Cardinal Ratzinger avait alors écrit ceci qui demeure d'une criante actualité:
"(...) ce qui me tient à coeur, c'est ce qui concerne l'unité du rite romain. Cette unité, aujourd'hui, n'est pas menacé par les petites communautés qui utilisent l'Indult [de 1988 autorisant l'utilisation du Missel dit "de S. Pie V" - n.d.l.r.-] et sont souvent traités comme des lépreux, comme des personnes qui font quelque chose d'inconvenant, voire immoral; non, l'unité du rite romain est menacée par la créativité sauvage, souvent encouragés par des liturgistes (...).
Je répète ce que j'ai dit dans mon discours [à Fontgombault - n.d.l.r. -], que la différence entre le missel de 1962 et la messe célébrée fidèlement selon le Missel de Paul VI est beaucoup plus petite que la différence entre les différentes applications que l'on appelle "créatives" du Missel de Paul VI.
Dans cette situation, la présence du Missel précédent [celui de S. Pie V - n.d.l.r.-] peut devenir un rempart contre les altérations malheureusement fréquentes de la liturgie, et donc être un véritable soutien de la réforme."
Retenons l'expression "altérations fréquentes": elle contredit les pasteurs diocésains qui soutiennent (y compris sur le site de la Conférence des évêques de France) que la liturgie voulue par Vatican II est partout respectée. Une telle affirmation est d'autant plus mensongère que nos évêques eux-mêmes ne sont pas les derniers à ne pas respecter le missel romain.
Enfin - et c'est ce qui est important - on comprend que selon le Cardinal Ratzinger, l'ancien Missel doit avoir une fonction d'enracinement dans l'ars celebrandi, au profit du nouveau missel utilisé conformément aux rubriques. Mieux dit: l'ancien Missel est un "moyen", la finalité étant de réaliser fidèlement la restauration de la liturgie voulue par Vatican II.
On retrouve cette idée fondamentale dans le Motu proprio Summorum pontificum de Benoît XVI: "Dans la célébration de la Messe selon le Missel de Paul VI, pourra être manifestée de façon plus forte que cela ne l'a été souvent fait jusqu'à présent, cette sacralité qui attire de nombreuses personnes vers le rite ancien. La meilleure garantie pour que le Missel de Paul VI puisse unir les communautés paroissiales et être aimé de leur part est de célébrer avec beaucoup de révérence et en conformité avec les prescriptions; c'est ce qui rend visible la richesse spirituelle et la profondeur théologique de ce Missel."
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